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Pas de Québécois dans la PGA? Un sujet clivant

1 day ago 7

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Pourquoi aucun golfeur québécois n’est-il parvenu à percer les rangs du circuit de la PGA depuis 60 ans? Cette question a suscité énormément de réactions dans le milieu depuis la semaine dernière.

Dans cette chronique publiée vendredi dernier, je soulignais que le système sportif québécois avait réussi à percer tous les sports majeurs masculins dont les Nord-Américains raffolent, sauf le golf. Et j’y racontais que les dirigeants de Golf Québec (GQ), préoccupés par cette situation, avaient justement commandé une étude comparative afin d’identifier les meilleures pratiques de diverses fédérations sportives à travers le monde. Et qu’en s’inspirant de ce rapport, GQ avait décidé d’améliorer la palette de services et d’outils de développement offerts aux meilleurs espoirs québécois.

Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Au fil des ans, les lecteurs de cette chronique ont été tenus au fait de réflexions semblables entreprises par Baseball Québec, Natation Québec, Tennis Canada, Natation Canada, Football Allemagne, Soccer Québec, ainsi que, notamment, les fédérations de hockey de la Suède, de la Finlande, de la Tchéquie et de l’Allemagne.

Étant donné la nature compétitive et évolutive du sport, il est tout à fait normal, si vous dirigez une grande organisation, de vous remettre en question régulièrement et de vous assurer d’offrir à vos athlètes un encadrement qui leur permette de maximiser leur potentiel.

Si des fédérations qui s’illustrent sur la scène mondiale jugent important de constamment mesurer leur rendement, il est certainement utile de le faire quand vous ne faites pas partie du portrait. La démarche entreprise par Golf Québec est donc très saine. Et il sera intéressant de voir si elle produira des résultats au cours des prochaines années.


Au cours des derniers jours, ma boîte de courriels et les réseaux sociaux ont donc été inondés de réactions d’amateurs de golf et d’acteurs du milieu.

Une lettre réclamait la tête des dirigeants de Golf Québec, rien de moins. Une autre réaction étrange est venue d’un observateur soutenant qu’on ne peut comparer le golf avec les autres sports majeurs nord-américains parce qu’on ne retrouve que 200 joueurs réguliers sur le circuit de la PGA et que seulement 100 d’entre eux conservent leur privilège de jeu d’une saison à l’autre.

Il y a effectivement plus de joueurs dans la LNH, la NBA, la MLB et la NFL, mais il n’y a aussi que 100 joueurs dans le top 100 mondial au tennis masculin, et on y retrouve deux Québécois parmi les 33 meilleurs. Par ailleurs, il n’y a aussi que 200 places disponibles au sein du circuit de la PGA pour les golfeurs du Canada anglais et pour ceux qui viennent de la Suède ou de la Norvège, et ces derniers parviennent quand même à s’y faufiler.

Quand on sait que la plupart des fédérations canadiennes travaillent avec l’ambition de décrocher un podium aux Jeux olympiques, il n’est certainement pas hérétique de viser au moins une place parmi les 200 premières au golf, un sport de masse pratiqué au Québec depuis plus d’un siècle.

En 2005, Golf Canada a lancé un programme dont l’objectif était de compter 30 Canadiennes et Canadiens parmi les détenteurs de cartes de la LPGA et de la PGA en 2032. Or, il y en a présentement 11 : quatre femmes (dont Maude-Aimée Leblanc) et sept hommes.

Est-ce si déraisonnable de croire qu’un Québécois puisse éventuellement faire partie du groupe?


L’une des lettres les plus intéressantes que j’ai reçues était signée par Philippe Binette, un architecte de golf de 43 ans qui baigne dans le milieu du golf québécois depuis son enfance. M. Binette a insisté sur un point - la faible qualité des parcours de golf au québécois - que le directeur du développement de Golf Québec avait aussi évoquée lors de notre conversation, mais que je n’avais pas abordée dans mon précédent texte.

Les parcours de golf au Québec ne sont pas de niveau, tant en termes de conception que d'entretien. Certes, le gazon est vert et les greens roulent bien en général. Mais l'écart est tellement grand avec le reste du monde, les États-Unis et même l'Ontario. Le Royal Montréal (NDLR: l’un des terrains les plus prestigieux au Québec) ne figurerait même pas dans le top 10 des meilleurs parcours de la région de Philadelphie.

J'ai eu la chance de visiter beaucoup de parcours, dont au moins la moitié des 50 meilleurs parcours du monde, aux États-Unis, en Écosse, en Angleterre et en Australie. Et nous sommes tellement loin, écrit Philippe Binette.

Au Québec, on entretient du gazon, pas un parcours de golf. Les parcours n'ont pas le niveau de conception adéquat, surtout autour des verts (la longueur n'a pas d'importance). Nos bunkers sont trop simples. Ceci fait en sorte que les joueurs de compétition n'affrontent pas le niveau de précision requis à un plus jeune âge. Leur niveau tactique est plus faible, car nos parcours pardonnent davantage. Oui, on sait comment éviter un lac. Mais on ne sait pas jouer sur le bon côté des verts, ou être plus patient sur certaines approches, entre autres.

Le joueur québécois arrive sur un parcours plus complexe (ils sont souvent plus complexes au niveau amateur que sur les circuits professionnels de 2e ou de 3e niveau) et il frappe un mur. Ça coûte 1,5 coup par ronde, mais ce sont trois coups qui font la différence entre faire la coupure ou la manquer. Ou six coups qui font la différence entre un top 10 et une égalité au 43e rang.

La chronique de vendredi dernier citait aussi l’expérimenté entraîneur Fred Colgan. Ce dernier déclarait que les chances de voir émerger un golfeur québécois sur le circuit de la PGA étaient plus élevées il y 20 ans qu’elles le sont aujourd’hui, notamment parce que la priorité a été accordée au golf-loisir et non à la compétition au fil des ans. Cette observation a aussi fait réagir M. Binette.

La situation du golf compétitif a beaucoup changé au Québec. Il y a 20 ans, le programme sport-études golf au secondaire avait cinq ans. Il y a 20 ans, il n’y avait pas de programmes de golf dans les cégeps et au niveau universitaire, et il y en a aujourd’hui. Nous n’avions pas de Québécois jouant à temps complet sur le circuit canadien et il y en a maintenant trois ou quatre.

Et nous n’avions pas de joueur sur le circuit de développement (aujourd’hui appelé le Korn Ferry Tour) menant directement au circuit de la PGA, et nous en avons maintenant un (Étienne Papineau), fait-il valoir.


J’ai aussi eu une conversation fort intéressante avec Benoît Lemieux, qui est entraîneur adjoint depuis plusieurs années du côté masculin de l’équipe canadienne de golf. Dès le début de notre entrevue, M. Lemieux m’a prévenu qu’il est dans sa nature de percevoir les situations d’un angle positif. Il ne mentait certainement pas.

Au sein du programme de Golf Canada, Benoît Lemieux supervise cinq joueurs. Il travaille sous la direction de l’entraîneur en chef Derek Ingram. Ce dernier est aussi l’entraîneur personnel de deux Canadiens s’illustrant sur le circuit de la PGA : Corey Conners et Taylor Pendrith.

J’ai beaucoup vu jouer l’élite universitaire et les professionnels qui gravissent les échelons sur le PGA Tour Americas (3e division) et sur le Korn Ferry Tour (2e division). Et ma réponse est plate : on fait bien les choses.

On est à la bonne place au Québec et nos joueurs sont de calibre. Qu’il s’agisse des Joey Savoie (PGA of Americas) et Étienne Papineau (Korn Ferry Tour) de ce monde. Ou de Laurent Desmarchais (Université du Tennessee) qui est à un niveau exceptionnel. Ou de Christopher Vandette il y a quelques années, le niveau auquel on les a développés au Québec est ou était suffisant pour accéder au circuit de la PGA, affirme Benoît Lemieux.

Selon lui, la progression des plus récents porte-étendard du golf québécois a été freinée ces dernières années, soit par diverses blessures, soit par des circonstances personnelles. On parle vraiment de malchances, dit-il.

L’entraîneur Lemieux souligne par ailleurs qu’Étienne Papineau et Joey Savoie ont tous deux percé le top 500 au monde en 2024. Ça n’avait jamais été fait par des Québécois auparavant et c’est très positif. Si on regarde les autres sports comme le football et le hockey, il y a souvent 400 ou 500 joueurs dans la meilleure ligue au monde.

De la position qu’il occupe, Benoît Lemieux se dit donc convaincu que ça s’en vient et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’on puisse applaudir l’arrivée d’un golfeur québécois dans les ligues majeures du golf.

Tout n’est pas parfait, bien entendu. Mais de mon point de vue d’entraîneur, on travaille bien, affirme-t-il, non sans expliquer à quel point les programmes québécois sont encensés ou copiés ailleurs au pays ou aux États-Unis.

Ce bel optimisme soulève une intéressante question. Si tout va aussi bien, pourquoi Golf Québec cherche-t-elle à modifier ses programmes?

Tous auront compris que Benoît Lemieux, qui est fort sympathique, ne voit pas le verre à moitié plein. Il le voit rempli aux trois quarts. Souhaitons-nous donc qu’il ait raison. Mais juste au cas, continuons à suivre les démarches de Golf Québec.

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